Couper les ponts avec ses parents semble impensable pour de nombreuses personnes, mais pourtant, cela arrive de plus en plus fréquemment. Voici quelques-unes des raisons pour lesquelles une personne choisit de couper les ponts avec ses parents ou cesse de les inclure dans sa vie.
Pourquoi certains enfants coupent les ponts avec leurs parents ?
Pour la plupart des gens, il est inconcevable qu’un homme ou une femme adulte choisisse de rompre tout contact avec ses parents. Les personnes qui ont fourni de la nourriture, des vêtements et un abri, qui ont assisté aux récitals de danse, qui ont fait du bénévolat à l’école ou qui ont encouragé depuis les gradins lors de chaque match de football du vendredi soir ne méritent pas d’être abandonnées dans leur vieillesse simplement parce qu’elles ont commis quelques erreurs en tant que parents, n’est-ce pas ?
Faux.
Si l’une des parties estime qu’elle ne peut pas être respectueuse, aimante et soutenante envers l’autre, alors oui, il est temps de passer à autre chose et de trouver des personnes avec lesquelles on le peut. Cela vaut pour les membres de la famille, les amis, les collègues et vraiment toute personne que l’on entoure.
La dysfonction, en particulier lorsqu’elle est associée à des abus (= maltraitance légère ou forte, physique ou psychologique), ne prend pas fin une fois qu’un enfant atteint l’âge adulte ou parce que l’abus devient vieux. À ce moment-là, le parent abusif est bien versé dans les tactiques nécessaires pour faire ce qu’il veut de ses enfants, et ces comportements sont susceptibles de continuer jusqu’à la mort des parents, à moins que quelqu’un, généralement la victime, ne mette fin à cette situation.
Je suis l’une de ces personnes qui ont lentement reconnu ce qui m’arrivait. Je n’ai pas pris la décision de “rompre” avec mes parents du jour au lendemain, et je ne suis pas heureux.se de ne pas avoir de relation avec eux. Je suis triste que ma famille soit brisée.
J’aurais souhaité que cela soit différent, mais ce n’est pas le cas.
Si mes parents avaient été disposés à écouter vraiment ce que leur enfant adulte avait à dire, à le respecter et à le prendre en considération, le résultat aurait été différent. Pourtant, comme je l’ai appris dans mon parcours de compréhension et de guérison, je ne suis pas seul.e. Fil après fil de discussions, j’ai découvert qu’Internet est rempli d’histoires de personnes ayant fait de multiples tentatives pour réparer des relations malsaines et ayant finalement renié ou coupé les ponts avec les personnes qui les ont élevées.
Alternativement, les forums pour les parents d’enfants qui ont fait ce choix difficile sont fréquentés par ceux qui affirment que leur fils ou leur fille n’a jamais expliqué les raisons de leur départ. Si vous êtes en rupture de contact avec votre enfant adulte, il y a de fortes chances qu’il vous ait expliqué pourquoi, vous avez simplement choisi de l’ignorer.
Et il est probable que cela relevait de l’une de ces cinq raisons :
5 Raisons pour lesquelles les enfants adultes décident de couper les ponts avec leurs parents
Le parent refuse de s’excuser
Le refus de s’excuser est un signe préoccupant de trouble de la personnalité narcissique. Et c’est un point commun à quasiment 100% des parents dont les enfants se sont éloignés.
Le trouble de la personnalité narcissique enjoint quelqu’un à justifier ses actes et ses paroles blessantes et à brouiller la réalité. À maintes reprises, leurs enfants essaieront de leur faire comprendre une perspective différente, mais ils continuent à ne pas reconnaître leur propre culpabilité. Ils manipulent leurs enfants pour leur faire croire qu’ils sont responsables et les forcent à s’excuser pour réparer la famille.
Pour paraphraser feu Albert Einstein, la définition de la folie est de faire la même chose encore et encore en s’attendant à des résultats différents. Cela s’applique à la relation que vous pourriez avoir avec vos parents. Vous courez depuis des années et pourtant vous êtes toujours exactement au même endroit qu’à l’enfance. Vous pourriez réaliser que vous devez sortir de cette roue de hamster.
Quand nous blessons quelqu’un, nous devrions nous excuser sans chercher à justifier nos actions. Un simple “Je suis désolé, pardonnez-moi” suffit. Comme l’a dit le Dr Phil un jour, “‘Mais‘ signifie ‘oublie tout ce que je viens de dire.'”
J’ai confronté ma mère… Elle m’a manipulé en me disant que mes perceptions étaient incorrectes… Ma mère a raillé, ‘Tu as une imagination très vivace.’
Un parent toxique va tout spécialement nier les maltraitances (légères ou fortes, physiques ou psychologiques, récentes ou anciennes), voire entrer dans des colères noires lorsqu’on l’y confronte, tentant de vous faire taire.
Cela ne doit pas vous empêcher de considérer vos émotions et vos sentiments, qui sont réels et valides.
Le parent est un grand-parent envahissant ou déstabilisant
Un parent dysfonctionnel considère son enfant comme une extension de lui-même, pas comme un individu, et les petits-enfants ne sont qu’une étape de plus sur l’échelle du “Moi”.
Un parent dysfonctionnel se transforme souvent en grand-parent dysfonctionnel.
Des exemples de choses inacceptables :
- Insister pour participer au choix du prénom des petits-enfants
- Dire “Ce n’est pas grave, Grand-mère te laissera le faire” quand les parents ont dit non. Miner l’autorité n’est pas acceptable.
- Exiger d’avoir les petits-enfants pour certains événements ou visites. Les grands-parents doivent demander, pas exiger.
- Donner des sucreries aux petits-enfants quand les parents ont demandé de ne pas le faire.
- Encourager votre petit-enfant à vous aimer plus que ses parents.
- Se penser plus intelligent que le pédiatre.
- Acheter l’amour de votre petit-enfant avec des cadeaux.
- Leur dire des choses sur leurs parents, sous couvert d’humour.
- Estimer qu’on a le “droit” à du “temps seul” avec les petits-enfants. L’insistance à cet égard est malsaine. Tout temps avec les petits-enfants est un privilège de grand-parents aimants et non un droit.
Ce ne sont que quelques exemples courants. Tous découlent de la problématique du parent toxique, qui utilise sa progéniture pour se faire valoir d’une façon ou d’une autre. Chose qu’il ne peut lui-même pas réaliser.
La génération plus âgée doit apprendre la différence entre être parent et être grand-parent. Leurs jours de prise de décision sont révolus. Dans ce nouveau chapitre de leur vie, leur rôle est de donner de l’amour inconditionnel et des conseils, mais c’est un privilège, pas un droit. Un petit-enfant n’est pas votre prodige, ni votre propriété. Les grands-parents sains sont reconnaissants pour le temps qui leur est accordé plutôt que de se plaindre de ce que qu’ils pensent mériter.
Les parents tiendront toujours leurs enfants dans leur cercle le plus proche de relations. Mais ces enfants grandissent pour avoir leurs propres enfants qui remplissent le cercle le plus proche de leurs parents, et la génération la plus ancienne est reléguée aux marges. Si cela se produit, la génération plus âgée perd une relation primaire, on pourrait donc dire que la perte est plus grande pour les parents.
Le parent manque de respect au conjoint de l’enfant adulte
Comme moi, beaucoup considèrent le comportement de leurs parents comme normal jusqu’à ce qu’ils se marient. Regarder ses parents du point de vue de son conjoint peut être révélateur.
N’ayant pas grandi sous les manipulations de vos parents, en tant que nouvelle belle-fille ou gendre, votre conjoint peut être réticent à participer à la dysfonction qui vous semble si naturelle. Le parent qui vous a toujours contrôlé s’attend également à contrôler votre conjoint, et lorsque cela échoue, cela entraîne souvent des conflits, des campagnes de dénigrement et des plaintes futiles conçues pour soit forcer le nouveau gendre ou la nouvelle belle-fille à se conformer, soit s’en débarrasser complètement par le biais du divorce.
Les parents doivent respecter leurs enfants adultes et leurs conjoints, peu importe s’ils les aiment ou non, même s’ils ont des attentes différentes en matière de rôles familiaux. Vous n’avez pas le droit de choisir qui vos enfants aiment. Respecter votre gendre ou belle-fille ne signifie pas approuver ou être d’accord. Que vous vouliez l’admettre ou non, vous n’êtes pas, et vous ne pourrez jamais être, la personne la plus importante dans la vie de votre enfant adulte en permanence. Il se soucie des autres tout autant que de vous. Plus tôt vous comprendrez cela, mieux vous vous porterez.
Le respect, c’est respecter les besoins et les limites d’autrui. Point barre.
Le parent favorise certains enfants parmi les frères et sœurs
Dans la petite enfance, les frères et sœurs au sein des familles dysfonctionnelles se voient attribuer des rôles en tant que bouc émissaire ou enfant doré. Un enfant doré échappe rarement aux conséquences de son mauvais comportement et est souvent louangé et applaudi, tandis que le bouc émissaire assume la responsabilité des dysfonctionnements familiaux et supporte la majeure partie des conséquences.
Bien que le rôle que l’on joue puisse être fluide, ceux qui sont principalement les boucs émissaires sont souvent les premiers (et parfois les seuls) à percevoir et à dénoncer le dysfonctionnement, et cela ne se passe généralement pas très bien. Finalement, le bouc émissaire réalise qu’il est seul, même au sein de la famille. Certains continueront à essayer, mais beaucoup finiront par partir. Couper les ponts avec des parents toxiques est souvent le seul moyen de s’assurer que le cycle ne se perpétue pas.
Consultez un thérapeute si l’on vous accuse de favoritisme. Même si vous ne croyez pas que c’est vrai, parlez à un thérapeute. Sérieusement, la thérapie.
Le parent ne respecte pas les limites
Enfin, le refus de la génération plus âgée de respecter les limites de la relation parent-enfant est un problème majeur. Ls esprits perturbés ont du mal à comprendre les limites, et avoir un parent de ce type fait souvent de nous des personnes peu conscientes des limites auxquelles nous avons droit. Limites respectées dans les familles saines.
Je pense que cette raison est mieux expliquée avec des exemples.
S’immiscer dans les finances de son enfant et/ou offrir des conseils financiers non sollicités, non pas ok.
Insister pour être présent lors de la naissance d’un petit-enfant n’est pas respectueux.
Offrir des sous-vêtements et des jouets sexuels en cadeau est inapproprié. Faire cela franchit plus de limites que je n’ai le temps d’énumérer.
S’imposer pour passer toutes les fêtes avec votre enfant adulte et de mal vous comporter si cela n’arrive pas.
Réclamer du “temps seul” avec votre enfant adulte loin de son partenaire. Bien sûr, c’est agréable, mais comme avec les petits-enfants,l’insistance à cet égard est carrément troublante et préoccupante.
Discuter de problèmes conjugaux avec son enfant adulte n’est pas ok et dépasse de nombreuses limites à ne pas franchir. Il vaut mieux en parler à son meilleur ami, ou à un thérapeute ? Quoi que vous fassiez, cela ne se discute pas avec son enfant.
Critiquer les choix vestimentaires, les coiffures, les amis, les carrières, la religion ou l’absence de celle-ci, les styles de parentalité, et ainsi de suite, dépasse les limites. Cela montre un mépris total pour le droit des enfants de choisir ce qui est le mieux pour eux.
La plupart des violations de limites trouvent leur origine dans l’incapacité des parents à croire en leurs enfants. Posez-vous la question : “Pourquoi mon enfant ferait-il un mauvais choix ? Ne lui ai-je pas enseigné les outils nécessaires pour prendre de bonnes décisions ?” Si votre réponse immédiate est de penser : “J’ai enseigné à faire de bonnes décisions, mais ils en ont pris tellement de mauvaises dans le passé,” votre incapacité à accepter votre rôle dans leurs mauvaises décisions répétées a des effets très néfastes sur votre relation. Relisez ce dernier paragraphe.
À un moment donné, la génération plus âgée doit faire confiance à ses enfants pour prendre de bonnes décisions et respecter ces décisions. Si vous ne pouvez pas le faire, vous devez travailler avec un thérapeute pour comprendre pourquoi. En attendant, gardez vos opinions pour vous-même et cessez d’essayer de les “sauver”. Je vous promets que vous ne faites qu’aggraver la situation.
“Ils m’avaient diffamé toute ma vie… non pas en disant aux gens que j’étais une personne horrible, mais en donnant l’impression que j’étais une âme pauvre et désemparée, un idiot malchanceux, au bord de la détresse mentale, un perdant pathétique. Rien de tout cela n’était vrai. Ça ne l’a jamais été. Une fois que j’ai réussi à m’éloigner, ma vie s’est tellement améliorée. Oh, tellement. “
— Anonyme, r/raisedbynarcissists, Reddit.com
Conclusion : couper les ponts avec ses parents, un mal parfois nécessaire
Pour conclure, je tiens à dire que je suis très conscient.e que les raisons énumérées ne sont pas les seules pour expliquer un enfant décide de couper les ponts avec ses parents, et mes conseils ne s’appliqueront pas dans toutes les situations. Je n’ai pas mentionné le traumatisme, les abus, le divorce ou la toxicomanie. Je n’ai pas parlé des problèmes de santé mentale non diagnostiqués ou de ceux qui refusent simplement de prendre leurs médicaments. Cependant, il faut bien garder à l’esprit les gens ne coupent PAS les ponts avec une famille saine. Toutes les familles ont leurs problèmes, mais les familles fonctionnelles en parlent, essaient de comprendre les perspectives les unes des autres, s’excusent pour tout préjudice causé ou erreur commise, et avancent réellement, au-delà de toute colère et ressentiment refoulés.
L’inverse complet est vrai des familles dysfonctionnelles et malsaines. Je le sais. Vous le savez. J’ai vécu dans l’une d’entre elles pendant plus de 40 ans. Malheureusement, je ne m’en suis rendu compte que lorsque les abus ont été infligés à mon.ma conjoint.e et à mes enfants. Et quand cela m’est devenu évident, j’ai demandé que cela cesse. J’ai essayé de discuter de la question, pour me retrouver engagé.e dans de violentes disputes verbales. J’ai essayé d’utiliser des paraboles et des comparaisons, en soulignant d’autres dysfonctionnements familiaux et en les reliant aux nôtres, mais cela a également échoué. J’ai essayé de nombreuses façons de rectifier la situation, mais à chaque fois, j’ai été accueilli.e par la colère et la résistance. Je sais que cela semble très familier au lecteur qui est ici pour se rassurer d’avoir pris la bonne décision, ou qui est sur la voie de la prendre.
Contrairement à ce qu’ils pensent, je n’ai pas coupé les ponts avec mes parents pour les punir, je l’ai fait pour me protéger, ainsi que mes enfants. J’ai réalisé que j’étais devenu.e comme eux et j’ai fait le choix conscient de me changer moi-même et de mettre fin aux générations de dysfonctionnements dans mon arbre généalogique.
Malheureusement, notre histoire ne se termine pas par un “ils vécurent heureux pour toujours”, mais je sais que j’ai pris la bonne décision en coupant les ponts avec mes parents, et je sais que je ne suis pas seul.e. Chaque jour, je lis des histoires, des discussions de groupes de soutien en ligne, des forums d’enfants éloignés et je parle avec des personnes du monde entier qui estiment qu’elles n’avaient pas d’autre choix que de s’éloigner. Aucun d’entre nous n’en est heureux. Soulagés que ce soit terminé, oui, mais certainement pas heureux de la manière dont cela s’est produit ni des raisons pour lesquelles.
J’ai également accès aux points de vue des parents rejetés. Une plainte couramment formulée parmi les parents qui n’ont aucun contact avec leurs enfants est que le comportement de leur enfant envers eux leur rappelle comment ils ont été traités par leurs propres parents lorsqu’ils étaient jeunes. Si c’est votre cas, je veux que vous vous posiez la question : “Si mon parent était ainsi et que mon enfant est ainsi, n’est-il pas possible que je le sois aussi ?”
Certains liront ceci et le prendront à cœur. Ils reconsidéreront les choses qu’ils ont dites et faites parce qu’ils veulent réparer leur relation brisée avec leur enfant et sont prêts à faire tout ce qui est nécessaire pour le faire. Malheureusement, cependant, de nombreux lecteurs seront enclins à argumenter et à écrire de longs commentaires se plaignant de leur enfant auprès d’un groupe d’étrangers sur internet.
Je ne peux pas changer tout le monde. Je n’ai même pas pu changer mes propres parents. Espérons cependant que j’attirerai l’attention de quelqu’un et que je mettrai en marche un changement positif pour une autre famille dysfonctionnelle. Aussi, au lecteur qui est ici, le coeur lourd, j’aimerais dire que couper le pont avec des parents toxiques est totalement valide lorsque ceux-ci nous rendent malheureux.
Pingback: Lettre aux parents et grand-parents que les enfants ne veulent plus voir - Famille Toxique
Merci pour ce témoignage. J’ai rompu brutalement avec mes parents hier, je ne sais pas jusqu’à quand. Courage à vous
Bonjour Julien, juste un petit message pour prendre de tes nouvelles. Comment vas-tu? As-tu maintenu des limites saines? Nous savons à quel point c’est dur, on doute, entre colère et souffrance. Nous espérons que tu te sens plus libre.
Bonsoir,
J’ai l’impression que j’aurai pu écrire ces lignes. Je me sens tellement seule.
Pour essayer de faire bref, j’ai compris très récemment que ma famille avait été toxique, bien que je le criais haut et fort depuis 20 ans. J’ai lu des dizaines de livres, j’ai parlé avec des dizaines de familles et je me suis toujours sentie mieux ailleurs.
Je comprends maintenant que j’étais sous l’emprise de violences psychologiques importantes que je ne peux encore quantifier.
Quand vous parlez des limites, mon père les a toutes franchies. Je comprends pourquoi les gens me voient nature car je me confie trop et n’avait pas de limite. J’ai appris avec ma psychologue à en mettre. Ce n’est pas facile car on a peur que les gens s’énervent ou sagacent… bref réagissent comme nos parents.
J’ai coupé les ponts avec ma mère à deux reprises avant que cela soit définitif depuis 2020. Mon père avait mis toute ma mauvaise enfance sur son dos.
Après avoir quitté lâchement le domicile à cause d’une dispute entre autre à mon égard il est parti et a trouvé rapidement une dinde pour le loger (40 ans de mariage et même pas 40 jours de célibat).
Il est venu souvent chez moi la 1e année de son divorce en 2022. Puis 2023 un peu moins et j’ai essayé de lui parler mais c’était toujours la faute des autres. Je n’avais jamais vu son côté narcissique car les autres disaient toujours… “ton père est génial il vient tout le temps t’aider…”. Mais c’était à des moments compliqué pour moi et il venait sans m’avoir appelé et il fallait que j’achète le matériel que je gère tout et quand il était là c’était le pitre de service et vas y que je lance les planches clouées partout et on s’en fou.. que j’arrose le toit pour la maçonnerie au point d’inonder le bâtiment dessous mais monsieur s’en fou.
Par contre il ne dévoilait jamais à ma soeur ses séjours ici, il jugeait ma coiffure, mes envies de renouer avec ma mère, ma soeur.
Cela fait maintenant 9 mois que j’ai coupé les ponts.
Je lui avais demandé de ne plus me contacter et que j’avais besoin d’une pause. Il a insisté. Puis il a écrit à ma fille (jamais auparavant ne l’avait fait) en l’appelant dans les dernières lettres ma chérie quand même… et malgré les messages de mon mari où il réitère la demande que j’avais faite. Il continue. Et chacune des lettres comporte un timbre bien explicite… “fait un effort” ” va falloir s’adapter”…
Il dit qu’il ne comprends pas pourquoi j’ai coupé les ponts.
Effectivement on a parlé en décembre 2023 et en février 2024 que mon enfance n’était pas top mais sa compagne a fini par me forcer à dire que je pourrai trouver des bons moments car il a fait de son mieux à cause ma mère et que je le rendais triste de dire des choses pareil.
La goutte d’eau c’est en février 2024 quand je pars en vacances avec mon mari et ma fille au ski. Mon mari sous traitement ne peut conduire et je me cassé le coccyx. Mon père est chez moi pour garder les animaux, après avoir failli me faire faux bond au dernier moment, me laisse avec mon mari une semaine le frigo plein et prend ma fille. La seule fois où il l’a prise. Personne pour sortir mon mari on est bloqué à la maison et il me l’a ramène (6h de route entre nous pardon aussi) et repart aussi sec car il gère un semi marathon. Ma fille n’ira pas à l’école je ne peux pas conduire encore quelques jours. Il ne prendra pas de mes nouvelles et quand je lui dis merci d’avoir pensé à mon anniversaire il me dit que c’est à cause de moi car ça le tracassé trop la situation dans laquelle j’étais. En même temps les 20 dernières années il n’a pas trop pensé à mon anniversaire et les 20 premières années il me le fêtait le jour du gâteau d’anniversaire… donc imaginez vous êtes enfant et tout le monde vous le souhaite sauf vos parents car c’est dans 3 jours les cadeaux et bien sûr les cadeaux qu’ils aiment et aussi qu’ils gardent.
Bref aujourd’hui il continue de nous écrire par le biais des lettres envoyées à ma fille et c’est perturbant bien que je m’éloigne de plus en plus du mal être mais je ne sais plus quoi. Écrire à ma soeur ce qu’il dégueule sur elle… ça la perturberait et elle est dans le même schéma familial donc de son côté… lui envoyer votre article… pour lequel tout est juste.
Je ne sais pas trop. Et puis il a fait savoir à mon mari dans un SMS en septembre qu il avait des droits concernant ma fille alors que jusque là ça l’a jamais intéressé…
Bonjour et merci pour ce témoignage édifiant et tristement classique. Il est en effet bien difficile de maintenir ses limites quand on souhaite couper les ponts. Le parent narcissique pratique ce qu’en anglais on appelle le “hoovering” (comme la marque d’aspirateur Hoover, oui). Cela signifie que le parent essaie de “revenir” d’une façon ou d’une autre, parfois même en bombardant d’affection ou de gentillesse, ce qui est paradoxalement très toxique.
Se respecter, protéger les siens et avoir des limites saines, c’est souvent passer des Noël sans les parents, jeter les lettres qu’ils envoient sans les ouvrir, ou retourner les cadeaux envoyés. Ce genre de parents utilise aussi leurs petits-enfants, ce qui est nocif pour ces derniers. Les grands-parents n’ont aucun droit sur leurs petits-enfants, uniquement des privilèges.
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Merci encore pour votre témoignage.